Le climat: »La RDC se tient au cœur des solutions »dixit F.Tshisekedi

Le climat s’est invité dans le discours du Président de la République, ce mardi 23 septembre 2025 à la 77e session de l’assemblée générale des Nations Unies à New-York. Tout en épinglant les solutions qu’apporte la RDC, il a affirmé que le bilan pour l’atteinte des odd est contrasté. Extraits

Madame la Présidente,

Face à l’urgence climatique, l’Accord de Paris demeure le cadre juridique essentiel pour la redevabilité des États en matière d’émissions et d’adaptation, afin de contenir le réchauffement à 1,5 °C. À ce titre, la République Démocratique du Congo a adopté son Plan national d’adaptation 2022–2026.
Nous nous sommes engagés à arrêter et inverser la perte de forêts et la dégradation des terres d’ici 2031, tout en promouvant un développement durable et une transformation rurale inclusive.

Depuis décembre 2021, un ensemble de mesures soutient la restauration des paysages forestiers, notamment le Programme « Jardin scolaire » pour un milliard d’arbres à l’horizon 2030, destiné à renforcer la séquestration du CO2 et la résilience des écosystèmes.

Nous saluons l’adoption de la décision 5/CMA.5 établissant de nouveaux mécanismes de financement, y compris le Fonds pour pertes et préjudices, afin de compléter les sources existantes et d’apporter des réponses concrètes aux pays les plus exposés. Forte d’un potentiel environnemental unique au monde, la République Démocratique du Congo se tient au cœur des solutions : elle est prête à mobiliser ses atouts naturels au service du climat global, à condition que les engagements financiers soient prévisibles, accessibles et à la hauteur des impératifs écologiques et humains.

Madame la Présidente,
Permettez-moi d’aborder aussi la question des défis énergétiques et de la protection de nos écosystèmes en rappelant que le bassin du Congo abrite la deuxième plus grande forêt tropicale du monde — considérée par de nombreux scientifiques comme le premier puits de carbone terrestre — ainsi
qu’un vaste réseau hydrographique dominé par le fleuve Congo, deuxième au monde par son débit.
Ces ressources vitales sont gravement menacées par des activités destructrices — déforestation, exploitation illégale, pollution — souvent alimentées par des conflits armés récurrents, qui s’apparentent à de véritables crimes contre la nature.

C’est pourquoi la République Démocratique du Congo soutient l’initiative portée par le Vanuatu, Fidji et Samoa visant à ériger, au plan international, l’ÉCOCIDE en incrimination autonome pour sanctionner les actes illicites ou arbitraires causant à l’environnement des dommages graves.

Madame la Présidente,
L’adoption du Pacte pour l’Avenir rappelle l’urgence d’accélérer la mise en œuvre des Objectifs de Développement Durable à cinq ans de l’échéance de 2030. La République Démocratique du Congo a inscrit cet impératif au cœur de son action à travers le Plan national stratégique de développement
2024–2028, qui place l’homme congolais au centre des priorités et intègre les trois dimensions du développement durable — environnementale, sociale et économique.

Ce plan s’articule autour d’orientations nettes, à savoir : consolider la sécurité et la gouvernance démocratique, moderniser les infrastructures et le climat des affaires, protéger l’environnement, et garantir l’accès aux services sociaux de base (eau, assainissement, éducation, santé).

Le bilan demeure contrasté — seuls les ODD 12 et 13 paraissent encore atteignables d’ici 2030 — mais des progrès tangibles sont enregistrés : la gratuité de l’enseignement a permis à plus de cinq millions d’enfants de retourner à l’école ; la Couverture santé universelle élargit l’accès à des soins de qualité ; les politiques d’autonomisation des femmes réduisent les disparités socio-économiques. Ces acquis restent toutefois fragilisés par l’insécurité persistante dans l’Est du pays et par la vulnérabilité de notre
économie face aux chocs exogènes.

Notre économie doit donc se transformer pour devenir un levier de durabilité et de prospérité. Pays-solution face aux défis climatiques, mon pays entend valoriser ses forêts, ses tourbières et sa biodiversité au sein d’une économie climatique orientée vers une croissance verte, résiliente et sobre en carbone. À
cet égard, le projet Grand Inga — l’un des plus vastes complexes hydroélectriques au monde — incarne notre ambition et renforce le positionnement de la République Démocratique du Congo comme
pays-solution : fournir une énergie propre et compétitive pour électrifier nos territoires, décarboner notre industrie, soutenir l’intégration énergétique régionale et ouvrir la voie à de nouveaux usages, dont l’hydrogène vert.

Cette trajectoire s’appuie sur le développement de marchés carbone intégrés, l’attraction d’investissements responsables et la création d’emplois décents et de moyens de subsistance durables pour nos communautés.
Il reste cependant un obstacle majeur : la contrainte financière. Le fardeau croissant de la dette publique africaine, conjugué aux flux financiers illicites, réduit nos marges de manœuvre. Les besoins additionnels pour atteindre les ODD en Afrique sont estimés à 1 600 milliards de dollars ; dans le même temps, les sorties illicites de capitaux minent nos devises et notre stabilité macroéconomique.

D’où la nécessité d’une réforme urgente de l’architecture financière internationale afin de garantir aux pays en développement un accès juste et prévisible à des financements concessionnels, alignés sur leurs trajectoires nationales — y compris via une meilleure recanalisation des DTS,
la capitalisation des banques multilatérales de développement, des facilités de
liquidité contracycliques et une lutte renforcée contre les flux illicites.


Madame la Présidente,
Depuis mon accession à la magistrature suprême de mon pays, la République Démocratique du Congo, j’ai impulsé à la conduite de la chose publique une dynamique nouvelle, intégrant systématiquement la dimension genre à tous les niveaux afin d’assurer une présence accrue des femmes dans les
instances de décision. À titre illustratif, la part des femmes au sein du Gouvernement est passée de 17 % en 2019 à 32 % en 2025.

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